Dominique Martin : « Il n’est jamais trop tard pour s’y mettre »

L’activité sportive, c’est vraiment important ? On a posé la question à Dominique Martin, médecin-conseil national… en se doutant un peu de la réponse !

L’activité physique, c’est important pour la santé ?

Dominique Martin – C’est essentiel à tous les âges de la vie ! Et je voudrais insister sur une chose, vu mon âge vous comprendrez pourquoi : il n’est jamais trop tard. Même si l’on a l’impression qu’on est trop vieux, qu’on n’a pas la forme physique pour, on aura quand même des bénéfices si on parvient à s’y mettre. D’abord en termes de qualité de vie pour se sentir en forme : l’activité physique contribue à éviter la prise de poids et à maintenir ou à améliorer la santé articulaire et cardiaque. On aurait tendance à croire que l’activité physique va « user » les articulations... C’est le contraire, elle contribue à les renforcer et si on ne les mobilise pas, elle se détériorent. Ensuite, sur le plan psychique : il est prouvé que l’activité physique a un impact direct. Si vous bougez, vous aurez une meilleure estime de vous-même et moins tendance à déprimer. C’est tout sauf négligeable !

Que peut faire l’Assurance Maladie pour encourager l’activité physique ?

D. M. : En tant qu’institution, nous pouvons agir à deux niveaux. Le premier niveau, c’est celui de l’information et de la sensibilisation. Ce sont tous les messages de prévention que nous faisons passer soit directement aux assurés, soit par l’intermédiaire des professionnels de santé. Cela a été le cas par exemple avec la campagne sur le mal de dos : « le bon traitement, c’est le mouvement ». L’activité physique, en cas de lombalgie, permet de diminuer la douleur et donc la consommation de médicaments. Pour l’Assurance Maladie, c’est important ! Le deuxième niveau d’action de l’Assurance Maladie concerne ce que l’on appelle l’APA ou activité physique adaptée. Il s’agit d’une prescription pour des personnes souffrant de certaines pathologies. Nous l’expérimentons pour l’accompagnement du cancer et du diabète. Pour le diabète de type 2, c’est considéré par la Haute autorité de Santé comme le premier traitement. Pour le cancer, l’activité physique a un fort impact sur la qualité de vie de patient et influe donc sur le résultat des traitements. Dans ces deux domaines, c’est une évidence scientifique et c’est pourquoi l’Assurance Maladie a recommandé la prise en charge de l’APA dans son dernier rapport Charges & produits...

Si vous aviez un conseil à donner à nos collaborateurs sur l’activité physique ?

D. M. : Plutôt que de donner un conseil abstrait, je vais vous parler de mon expérience. Je fais partie des gens qui se sont remis à l’activité physique sur le tard. D’abord, grâce au vélo à assistance électrique qui est devenu mon unique mode de déplacement. Prendre le vélo pour aller travailler ou aller faire des courses, c’est plus facile que de se dire qu’on va aller faire faire une heure de sport. Je me suis également mis au sport en salle. Ce qui compte, c’est de trouver une activité adaptée à son goût, que ce soit de la danse, du Pilates, du yoga ou du foot… Enfin, j’interviens dans un établissement de santé et je fais une heure de sport chaque semaine avec les collègues où nous sommes encadrés par un coach. Le côté collectif est vraiment sympathique et motivant. En résumé : intégrez une part d’activité physique à votre quotidien, par exemple pour aller au travail, et ajoutez une activité un peu plus sportive, celle qui vous convient et vous procurera du plaisir, indispensable pour tenir dans la durée.