Accidents du travail et maladies professionnelles : les données pour 2017

Une sinistralité globale au plus bas

Avec 33,4 accidents du travail pour 1 000 salariés en 2017, la sinistralité liée à ce risque continue de décroître (-0.5 % par rapport à 2016). Elle est à son niveau le plus bas depuis 70 ans.

En baisse quasi continue depuis 20 ans, la fréquence des accidents du travail dans le secteur du BTP a diminué de plus de 3 % pour atteindre 56,8 accidents pour 1 000 salariés.

Deux secteurs enregistrent des courbes inverses :

  • le secteur de l’aide et des soins à la personne poursuit sa hausse : son indice de fréquence est à 52,8 et à 97,2 pour les activités les plus sinistrogènes du secteur, les Ehpad et l’aide à domicile ;
  • le secteur de l’intérim continue sa progression (indice de fréquence à 53,6) expliquée en partie par la reprise économique que connaissent les activités temporaires depuis 2016.

La diminution globale des maladies professionnelles se confirme à nouveau en 2017, avec une baisse de 0,5 % des nouveaux cas reconnus en 2017 (48 522). Les pathologies liées à l’amiante diminuent de 5,9 %, mais les cancers hors amiante reconnus en 2017 connaissent une hausse de 12,2 % (414 cas). Les affections psychiques continuent également d’augmenter : 806 cas reconnus en 2017, soit + 35 % par rapport à 2016. Cette hausse, déjà constatée depuis quelques années, est notamment liée à un assouplissement réglementaire qui permet de soumettre plus de dossiers aux comités régionaux de reconnaissance des maladies professionnelles (CRRMP).

Le risque accidents de trajet est lui en hausse, avec 92 741 cas en 2017 (+4,3 %). Plus de la moitié est liée au risque routier.

Une 5e année à l’équilibre financier pour la branche

Avec un résultat annuel net de 1,13 milliards d’euros en 2017, l’Assurance Maladie - Risques professionnels est à l’équilibre financier pour la 5e année consécutive, après avoir épuré la dette liée à des déficits successifs depuis 2004. Elle est la seule branche de la Sécurité sociale à le faire sans recours à la caisse d’amortissement de la dette sociale (Cades).

Un bilan positif pour la COG 2014-2017, puis une COG 2018-2022 decontinuité et de renforcement de la prévention

Des programmes prioritaires de prévention qui portent leurs fruits

Trois risques sont responsables d’une majorité d’accidents du travail et de maladies professionnelles. Ils ont fait l’objet de programmes prioritaires selon une stratégie de ciblage de la branche : les troubles musculosquelettiques, les chutes de hauteur dans le BTP et les risques chimiques (produits cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques).

Par rapport à 2014 :

  • sur les 7 576 entreprises ciblées par le programme TMS pros et encore en activité, 6 941 étaient engagées dans la démarche de prévention proposée, soit 91.6 % d’entre elles. Au global, les TMS reconnus comme maladies professionnelles dans l’ensemble des entreprises ont baissé de plus de 6 % depuis 2014 ;
  • 5 000 établissements dont 80 % issus de TPE-PME ont été accompagnés de 2014 à 2017 sur les risques chimiques, représentant plus de 100 000 salariés ;
  • dans le BTP, les caisses régionales et les agences OPPBTP ont accompagné plus de 2 300 entreprises à forte sinistralité du BTP pendant la même période pour prévenir les chutes de hauteur.

Le déploiement de ces programmes de prévention sera poursuivi dans la COG 2018-2022. Le bilan des 4 dernières années va permettre de les faire évoluer en termes de ciblage et de les enrichir avec une attention particulière vis-à-vis des TPE et PME.

Un accompagnement et des incitations financières pour les entreprises en forte hausse tout au long de la COG pour favoriser la prévention

Au cours de la COG 2014-2017, 3,6 millions de personnes ont été formées à la prévention des risques professionnels par des organismes habilités par les caisses régionales de la branche et l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), avec une forte augmentation au fil des années : 300 000 personnes en 2013 contre 1,2 millions en en 2017.

Parallèlement, près de 83 millions d’euros d’aides financières ont été accordés aux TPE et PME en 2017 pour investir en prévention. Sur la période de la convention d’objectifs et de gestion 2014-2017, près de 20 000 aides financières simplifiées (AFS) ont été accordées, pour un montant de près de 120 M€, et plus de 3 500 contrats de prévention ont été signée pour près de 95 M€.

La COG 2018-2022 entend renforcer encore les leviers d’incitation à la prévention en direction des entreprises. Le budget annuel moyen des incitations financières passera de 50 à 85 millions d’euros, soit une hausse de 70 %.

Une baisse du taux moyen de cotisation et de nouvelles règles pour simplifier les démarches et inciter à la prévention

Le taux annuel moyen de cotisation est passé de 2,32 % en 2017 à 2,22 % en 2018.

Parallèlement à cette baisse, plusieurs évolutions décidées en concertation avec les partenaires sociaux sont entrées en vigueur en 2016 et 2017 pour adapter la tarification aux évolutions du monde du travail mais aussi encourager les entreprises à prévenir et réduire les risques liés à leur activité (nouveau mode de calcul des effectifs, dématérialisation des notifications de décisions de taux, augmentation de la part individuelle dans le calcul du taux mixte, identification du Siret du lieu de l’accident, etc.).

Une hausse des déclarations

1 548 808 déclarations d’accidents du travail, de trajet et de maladies professionnelles ont été réalisées en 2017, en hausse de 4,7 % par rapport à 2014. Le taux moyen de décisions favorables pour l’ensemble des sinistres atteint 90 %.

Une qualité de service en progression

En 2017, 88,4 % des employeurs se déclarent satisfaits du service rendu par l’Assurance Maladie, selon le baromètre annuel réalisé par le département d’écoute client.

71 % des déclarations d’accidents du travail et de trajet, réalisées par les employeurs, ont été transmises via le portail Net-entreprises. Au cours de la COG 2014-2017, 635 286 établissements ont ouvert un compte AT/MP.

En 2017, ameli.fr, 1er point de contact entre l’Assurance Maladie et ses publics, a été entièrement repensé – design modernisé, navigation simplifiée – afin de guider chacun de manière claire et intuitive, et permettre à tous d’être mieux informé.

Durant la COG 2018-2022, le développement d’outils digitaux et de nouveaux téléservices sur Net-entreprises, et l’enrichissement de l’espace entreprises d’ameli seront mis à contribution pour développer une relation de service plus forte.