Lutte contre la iatrogénie médicamenteuse chez les personnes âgées avec l'Assurance Maladie dans les Pays-de-la-Loire
Les accidents liés aux médicaments sont responsables de plus de 130 000 hospitalisations par an en France : on parle d'accidents iatrogéniques. Les personnes les plus « à risque » sont les personnes de plus de 65 ans « polymédiquées », c'est-à-dire prenant plusieurs traitements et plusieurs médicaments par jour. Ces accidents sont responsables de plus de 7 500 décès par an dans cette population. Il s'agit d'un véritable problème de santé publique.
L'Assurance Maladie publie pour les Pays-de-la-Loire les chiffres liés à ce phénomène mal connu du grand public et rappelle les 10 réflexes fondamentaux à adopter face aux médicaments pour éviter l'accident et rester « maître du jeu ». L'accident médicamenteux peut se révéler par un malaise, une chute, une hémorragie, des troubles digestifs plus ou moins graves qui peuvent conduire à l'hospitalisation.
17 % des personnes âgées de plus de 65 ans sont « à risque » en Pays-de-la-Loire
Plus on avance en âge, plus les pathologies s'accumulent (cardiaque, hypertension, troubles du sommeil, diabète, etc.), plus les traitements et les médicaments s'additionnent également. Le vieillissement modifie aussi l'action des médicaments (masse musculaire diminuée, foie et reins moins fonctionnels). Le risque d'interactions médicamenteuses est donc plus élevé chez les personnes âgées.
Dans les Pays-de-la-Loire, les données de l’Assurance Maladie montrent que près de 134 000 personnes de plus de 65 ans, soit 17 % de cette population, sont plus particulièrement exposés au risque d’accident (1) compte tenu de leur polymédication. Leurs traitements sont le plus souvent en lien avec des pathologies chroniques auxquelles peuvent se surajouter des affections aiguës.
Les signaux d’alerte, les erreurs à éviter : 10 réflexes pour prévenir l’accident et « rester maître du jeu »
Le risque d'accident grave est encore plus important si le patient ne maitrise pas ses traitements, commet des erreurs dans leurs prises (durée, horaires, modes d'administration, etc.) ou ne connait pas les signes avant-coureurs d'un problème lié aux médicaments (perte d'appétit, fièvre, vertige, etc.).
Respecter et comprendre son ordonnance, préparer sa consultation et effectuer un point régulier avec son médecin, ne pas stopper son traitement sans avis médical, adapter son mode de vie à ses traitements (aliments à éviter, régimes à suivre, etc.), être particulièrement vigilant dans certaines circonstances (canicule, déménagement, etc.), savoir détecter les signaux d'alerte, prendre garde à l'automédication, s'organiser avec un pilulier, ouvrir son Dossier Médical Partagé… sont parmi les 10 réflexes à adopter.
Patients, proches, professionnels de santé : dialogue et coordination pour éviter l’accident
La clé de la prévention de l'accident iatrogénique chez les personnes âgées consiste à recourir à son professionnel de santé (médecin, pharmacien, infirmière) en cas de doute ou signaux d'alerte. Le rôle des proches ou aidants est également crucial pour certaines personnes maintenues à leur domicile. L'évolution des pratiques de soins, le partage d'informations entre professionnels de santé et la mise à disposition de nouveaux « outils » permettent de mieux prévenir le risque d'accident : on pense au « bilan partagé de médication » mis en place par les pharmaciens ou la conciliation médicamenteuse (faite à l'hôpital). Enfin, le Dossier Médical Partagé (DMP) est l'outil idéal pour favoriser la coordination entre les différents professionnels de santé et le patient, il permet de conserver et sécuriser les principales informations en santé (traitements, résultats d'examens, allergies…).
(1) Deux délivrances issues du même prescripteur médecin généraliste et d'au moins 7 médicaments différents sur un semestre.