Face au coronavirus, croissance record du recours à la téléconsultation dans le Var

Depuis un accord conventionnel de septembre 2018, les médecins peuvent facturer les consultations réalisées à distance, pour lesquels ils peuvent être assistés d’un autre professionnel de santé, infirmier, pharmacien, ou un autre médecin.

Conçue pour participer à l’amélioration de l’accès aux soins sur tout le territoire, alors que certaines communes connaissent une désertification de leur population médicale, la téléconsultation s’est installée, durant cette crise sanitaire, et particulièrement avec le confinement, comme une modalité réactive de prise en charge des patients, qu’ils soient concernés par la Covid-19, habituellement suivis pour d’autres pathologies, ermettant en tous cas de protéger malades et soignants d’un risque de contamination.

La téléconsultation a été une réponse très appropriée aux contraintes de la période, permettant aux personnes fragiles de bénéficier d’une prise en charge continue sans risque de contamination. Un succès qui a été corroboré par les chiffres, la réalisation hebdomadaire passant de 209 téléconsultations avant le confinement, à 12 740 téléconsultations par semaine pendant le confinement. Si ce chiffre décroit désormais depuis le 11.05, gageons qu’une habitude est prise et que le dispositif, sans toutefois prétendre remplacer la consultation en cabinet, a pris toute sa place dans l’offre de soins. 

Tout médecin peut recourir à la téléconsultation, quels que soient : sa spécialité, son secteur d’exercice (secteur 1, secteur 2) et son lieu d’exercice, en ville ou en établissement de santé. 85 % des téléconsultations sont facturées par des médecins libéraux et 8 % par des centres de santé. Parmi les libéraux, ce sont les médecins généralistes qui pratiquent le plus la téléconsultation.

Le médecin « téléconsultant » doit connaître le patient. Afin de garantir une prise en charge de qualité, il est nécessaire que le médecin dit « médecin téléconsultant » vous connaisse, ce qui implique que vous ayez eu au moins une consultation physique avec lui au cours des 12 derniers mois précédant la téléconsultation. Le parcours de soins doit être respecté. Dans ce même objectif, la téléconsultation s’inscrit dans le respect du parcours de soins coordonné, ce qui suppose vous ayez été orienté initialement par votre médecin traitant vers le médecin téléconsultant (si celui-ci n’est pas le médecin téléconsultant).

Des exceptions à cette règle existent cependant. En effet, le respect du parcours de soins n’est pas exigé pour :

• l’accès aux spécialistes en accès direct (gynécologie, ophtalmologie, stomatologie, chirurgie orale ou en chirurgie maxillo-faciale, psychiatrie ou neuropsychiatrie et pédiatrie) ;
• les patients âgés de moins de 16 ans ;
• une situation d’urgence ;
• les patients ne disposant pas de médecin traitant ou dont le médecin traitant est indisponible dans un délai compatible avec leur état de santé.

Quel que soit votre lieu de résidence, que vous souhaitiez consulter pour un problème de santé occasionnel ou une maladie chronique, le médecin peut, en principe, vous proposer une téléconsultation. Cependant, cette proposition relève de la seule décision du médecin doit juger de la pertinence d’une prise en charge médicale à distance plutôt qu'en face à face. En tout état de cause, une téléconsultation doit toujours être réalisée en alternance avec des consultations en face-à-face.

La téléconsultation est facturée par le médecin téléconsultant au même tarif qu’une consultation en face-à-face, soit entre 23 € et 58,50 € selon la spécialité et le secteur d’exercice du médecin (secteur 1, secteur 2). Les modalités de remboursement sont les mêmes que pour une consultation classique : prise en charge à 70 % par l’Assurance Maladie ou davantage si, par exemple, la téléconsultation porte sur une affection de longue durée dans le cadre d’un protocole de soins.

Comme pour toute consultation, le tiers payant est appliqué, dans son intégralité pour :

• les patients en affection de longue durée ;
• les femmes enceintes ;
• les patients bénéficiaires de la Complémentaire santé solidaire (ex CMU-C) ou de l’aide à l'acquisition d'une complémentaire santé (ACS).

Depuis le 11 mars 2020 et dans le cadre de l’épidémie de COVID-19, toutes les téléconsultations sont prises en charge en tiers payant et à 100% par l’Assurance Maladie.

C’est le médecin téléconsultant qui vous propose d’utiliser la téléconsultation et vous informe des modalités de réalisation de la téléconsultation. Vous pouvez bénéficier d’une téléconsultation seul ou accompagné, si votre état le nécessite, par un professionnel de santé depuis votre domicile (site ou application sécurisé(e) via un ordinateur, une tablette ou un smartphone, équipé(e) d’une webcam et relié(e) à Internet) ou depuis un lieu dédié équipé (ex : maison de santé pluriprofessionnelle, pharmacie équipée d’une cabine ou un chariot de téléconsultation…).

Quelle que soit votre situation ou votre pathologie, le médecin doit demander et recueillir votre consentement avant de réaliser une téléconsultation. À l’issue d’une téléconsultation, le médecin peut établir, si nécessaire, une prescription et un compte rendu qui sera archivé dans votre DMP si vous l’avez ouvert.