La Rémunération sur objectifs de santé publique (Rosp) en 2020
L’année 2020, marquée par la crise sanitaire, a fortement perturbé l’évolution des indicateurs de la Rémunération sur objectifs de santé publique (Rosp) des médecins.
Afin de corriger les effets de cette situation très atypique, des mesures d’ajustement à la marge du calcul de la Rosp ont été définies avec les représentants des médecins.
L’évolution des indicateurs en 2020 influencée par la crise sanitaire
La crise sanitaire a eu un impact significatif sur les indicateurs Rosp. Le moindre recours aux soins (essentiellement durant le premier confinement) et l’annulation d’activités programmées non urgentes ont ainsi percuté l’évolution de certains indicateurs sans que cela résulte directement d’un changement des pratiques professionnelles des médecins.
Certains indicateurs de la Rosp, notamment ceux liés à des dosages biologiques ou des actes de dépistage, sont ainsi moins bien orientés.
Pour la Rosp médecin traitant de l’adulte, c’est le cas pour la part des patients diabétiques ayant bénéficié d'au moins 2 dosages d’HbA1c dans l’année (- 2,8 points), la part des patients diabétiques ayant bénéficié d’un fond d’œil sur 2 ans et 1 trimestre (- 1,2 point) et le dépistage de la maladie rénale chronique chez le patient diabétique (- 0,9 point). Le suivi des patients sous traitement anti-vitamine K est également en baisse (- 3,6 points).
La même évolution est observée pour les indicateurs de dépistage des cancers : - 3,0 points pour celui du cancer du sein, - 1,6 point pour celui du cancer du col de l’utérus et - 0,4 point pour celui du cancer colorectal (dont le recul - prononcé en milieu d’année - a été partiellement rattrapé).
A noter également : les indicateurs relatifs à la durée de certains traitements ont augmenté (alors que l’évolution attendue doit être à la baisse). C’est le cas des benzodiazépines hypnotiques (+ 1,9 point) et anxiolytiques (+ 0,7 point).
A l’inverse, la crise sanitaire s’est traduite par une bonne orientation de certains indicateurs, comme le taux de couverture de vaccination antigrippale des 65 ans et plus, très fortement en hausse (+ 7,7 points), de même que celui des patients à risque (+ 6,0 points) ou le taux des traitements par antibiotiques chez les patients de 16 à 65 ans et hors ALD (affection longue maladie) (- 8,6 points) en lien avec la forte baisse d’activité constatée lors du premier confinement.
Un ajustement limité des modes de calcul
Afin d’éviter que ces évolutions atypiques des indicateurs, déconnectées des pratiques des médecins, n’aient un impact sur la Rosp, des ajustements limités ont été décidés conjointement avec les syndicats représentatifs des médecins libéraux afin de corriger les effets dus à la crise.
Des coefficients de majoration ont ainsi été appliqués à la rémunération du médecin pour la Rosp médecin traitant de l’adulte et celle médecin traitant de l’enfant, afin de conserver l’effet de l’augmentation de la patientèle médecin traitant.
La rémunération des seuls médecins généralistes, au titre de la Rosp médecin traitant de l’adulte, représente 258,3 millions d’euros pour 50 733 médecins, soit un montant très proche de 2019 (254,4 millions d’euros pour 50 662 médecins rémunérés), soit un montant moyen de rémunération versée de 5 091 euros par médecin rémunéré (contre 5 021 euros en 2019). La Rosp médecin traitant de l’enfant représente 11,6 millions d’euros.
Deux spécialités, qui ont vu leur patientèle significativement affectée lors des confinements (gastro-entérologues et cardiologues), se sont vues appliquer une clause de sauvegarde exceptionnelle au montant global de la rémunération 2020. Ainsi, 4 412 cardiologues sont rémunérés pour un montant total de 9,2 millions d’euros, et 2 006 gastroentérologues pour un montant total de 2,9 millions d’euros.
Les rémunérations de la Rosp clinique des médecins libéraux (1) s’élèvent ainsi en 2020 à 279,5 millions d’euros pour 72 098 médecins rémunérés (contre 275,9 millions d’euros pour 73 582 médecins rémunérés en 2019).
Rosp clinique des médecins libéraux1 s’élèvent ainsi en 2020 à 279,5 millions d’euros pour 72 098 médecins rémunérés (contre 275,9 millions d’euros pour 73 582 médecins rémunérés en 2019).
Résultats complets nationaux des Rosp dans le communiqué en PDF.
(1) Sont inclues ici les Rosp médecin traitant de l’adulte, cardiologue et gastroentérologue - hors Rosp centres de santé, endocrinologues et médecin traitant de l’enfant