Remboursements de soins à fin 2021
Les remboursements et les évolutions présentés dans ce communiqué de presse concernent les soins et prescriptions des affiliés au régime général et ceux des anciens affiliés au régime des indépendants (RSI). Pour ce faire, pour 2019, les remboursements de soins des anciens affiliés du RSI ont été « ajoutés » à ceux du régime général. Depuis janvier 2020, la totalité des remboursements des anciens affiliés du RSI sont intégrés dans les chaînes statistiques et comptables du régime général.
La crise sanitaire et les mesures associées pour y répondre mises en place à partir du 17 mars 2020 dès le premier confinement ont considérablement perturbé le recours aux soins à partir de mars 2020. Le niveau d’activité de soins très atypique en 2020 pèse ainsi fortement sur les évolutions des remboursements de soins entre 2020 et 2021.
En 2021, sur le champ du régime général, les remboursements augmentent globalement de +9,2% (1) et de 11,5% pour les seuls soins de ville.
L’année 2021 a été particulièrement marquée par des dépenses liées aux dépistages du Covid et à la campagne vaccinale. Elles pèsent à elles seules 6% des dépenses 2021 (7% en ajoutant les indemnités journalières liées au Covid). Si l’on raisonne hors dépenses de crise, les remboursements 2021 sont globalement revenus sur des tendances relativement proches de celles d’avant crise pour l’ensemble des postes, à l’exception toutefois des produits de santé, nettement plus dynamiques qu’avant crise.
En rythme infra-annuel, les évolutions des dépenses ont largement découlé des vagues épidémiques qui se sont succédées en 2021 et des dispositifs mis en place par les pouvoirs publics pour y répondre. Ainsi les dépenses liées à la vaccination ont commencé à être importantes à partir du mois de mars, avec l’ouverture progressive de la vaccination à l’ensemble de la population majeure. Elles ont ensuite connu une montée en charge au cours du printemps avant de connaître un rebond au mois de juillet avec la mise en place du passe sanitaire. Après avoir ralenti entre août et novembre, elles enregistrent une nouvelle accélération en fin d’année suite à la mise en œuvre de la campagne de rappel. S’agissant du dépistage, les pics de dépenses ont été enregistrés aux mois de mars/avril (vague épidémique du printemps) puis sur une période s’étendant de mi-juillet à fin septembre, suite à la mise en place du passe sanitaire, et enfin au mois de décembre où le record du nombre de tests a été atteint (arrivée du variant Omicron). Les versements d’indemnités journalières liées au Covid ont connu leur maximum en avril. Elles ont ensuite décéléré jusqu’au mois de novembre avant de rebondir fortement en décembre du fait de la nouvelle vague épidémique.
Hors remboursements forfaitaires (comme le forfait patientèle médecin traitant, Rosp…), en données corrigées des variations calendaires, les remboursements de soins de ville, augmentent fortement en 2021 (+11,5%). A titre de comparaison les dépenses 2020 étaient en hausse de +3,6%, et de +2,8% en 2019.
L’analyse plus détaillée des postes de dépenses fait apparaître les évolutions suivantes :
En données corrigées des variations calendaires, les remboursements de soins de médecins et dentistes augmentent de +12,2% en 2021 (après -6,4% en 2020 et +2,5% en 2019).
- Les remboursements de médecine générale évoluent de +3,8% (après -6,1% en 2020, -0,6% en 2019). Après une envolée du nombre de téléconsultations liée à la crise sanitaire venant partiellement compenser la chute du nombre de consultations en présentiel en 2020 pendant le 1er confinement, ces dernières se rapprochent sur l’ensemble de l’année 2021 de leur tendance d’avant crise.
- L’évolution des remboursements des soins de médecine spécialisée s’établit à +12,1%, contre 6,7% en 2020 et +2,9% en 2019. Les actes techniques, qui représentent presque 70% des remboursements de soins des spécialistes ont augmenté de +13,3%.
- Les remboursements de soins dentaires évoluent de +20,3% (-9,4% en 2020, +2,9% en 2019). Cette évolution très soutenue s’explique pour une large part par l’activité anormalement basse enregistrée dans les cabinets dentaires qui avaient pratiquement tous fermé pendant le 1er confinement de 2020. En outre, les dépenses de 2021 sont tirées par la montée en charge des mesures liées au 100 % Santé, avec un reste à charge 0.
Au sein des soins d’auxiliaires médicaux, dont les remboursements augmentent de +12,6% (après -1,0% en 2020 et +3,8% en 2019), les soins infirmiers accélèrent en 2021 (+8,8% après +6,9% hors Dipa en 2020 et +4,3% en 2019) sous les effets combinés de la nouvelle tarification des soins auprès des patients dépendants (réforme du bilan de soins infirmiers) et des prélèvements de tests de dépistage réalisés par les infirmiers. Les remboursements de soins de masso-kinésithérapie rebondissent (+18,9%) après un recul important en 2020 de -11,9% du fait de la crise sanitaire, retrouvant ainsi leur niveau d’avant crise.
Les remboursements de biologie médicale portés par l’activité de tests de dépistage poursuivent leur très forte croissance en 2021 (+42,2% après +45,7% en 2020 et +1,8% en 2019). Le montant total des dépenses au titre des dépistages Covid dans les laboratoires de biologie médicale pour l’année 2021 s’élèverait à 3,5Md€ pour le régime général.
Concernant le secteur du médicament, l’année 2021 est marquée par une forte hausse (+15,3%) des remboursements de médicaments délivrés en officine, qui sont tirés par les remboursements des tests antigéniques effectués en pharmacie (1,9 Md€ pour le régime général). L’activité hors Covid reste dynamique en raison de l’arrivée en officines de ville de produits dont la délivrance était auparavant réservée aux pharmacies hospitalières ainsi que de la montée en charge d’un nouveau traitement contre la mucoviscidose. Les remboursements au titre de la rétrocession hospitalière (médicaments délivrés en pharmacies hospitalières pour un usage en ville) augmentent de +6,1% par rapport à 2020. Globalement, la croissance des dépenses de médicaments est très dynamique (+14,4 %), en forte accélération par rapport à 2020 et 2019 (respectivement +2,6% et +1,6%).
Les remboursements des autres produits de santé, et en particulier ceux de la liste des produits et prestations (LPP) augmentent à 9,1% en 2021 (après -1,1% en 2020 et +5,0% en 2019), tirés notamment par la montée en charge de la réforme du 100% Santé dans le secteur de l’audiologie.
Les dépenses de transports sanitaires ont augmenté de +19,6% en 2021 (après -8,4% en 2020 et -1,1% en 2019). Si les transporteurs sanitaires ont connu, pendant le premier confinement, une baisse d’activité importante, ils semblent avoir retrouvé leur niveau d’activité d’avant crise sanitaire à la fin de l’année 2021.
Les remboursements d’indemnités journalières diminuent de -6,2% en 2021 (après +25% en 2020 et +4,9% en 2019). La dynamique des indemnités journalières a été extrêmement heurtée depuis le début de la crise sanitaire. Après une année 2020 relativement soutenue, les dépenses d’indemnités journalières (hors indemnités Covid) étaient quasiment revenues sur leur niveau d’avant crise. On observe une nouvelle accélération au cours des 4 derniers mois de l’année 2021.
Les établissements de santé (publics et privés) bénéficient d’un mécanisme de garantie de financement (hors listes en sus) depuis 2020, qui leur assure un niveau de ressources assises sur leur activité au moins égal à celui de l’année précédent, ajusté des évolutions tarifaires annuelles. L’évolution 2021 particulièrement soutenue des établissements privés (+16,5%) s’explique notamment par le versement d’une partie de la garantie de financement au titre de l’exercice 2020 au début de l’année 2021 (environ 7,5% de la croissance).
Au total, les remboursements du régime général progressent en 2021 de +9,2% en données corrigées des jours ouvrés et des variations saisonnières.
(1) Hors remboursements forfaitaires - comme le forfait patientèle médecin traitant, Rosp, …, avances sur Dispositif d’Indemnisation pour Perte d’Activité (Dipa), et coût global de la campagne de vaccination comptabilisé en ville – consultations prévaccinales et/ou injections effectuées par des professionnels libéraux (voir tableau 2).