La première dose de rappel apporte une protection élevée contre les hospitalisations pour Covid-19 chez les adultes

La première dose de rappel apporte une protection élevée contre les hospitalisations pour Covid-19 chez les personnes de plus de 18 ans en France durant les périodes où les variants Delta et Omicron circulaient.

Dans le cadre du dispositif de surveillance renforcée des vaccins contre le Covid-19,
EPI-PHARE (Groupement d’Intérêt Scientifique ANSM-Cnam) a conduit une nouvelle étude de pharmaco-épidémiologie afin d'évaluer l’ampleur et la durabilité de l’efficacité de la première dose de rappel (troisième dose de vaccin) par un vaccin à ARNm (Comirnaty ou Spikevax) vis-à-vis du risque d’hospitalisation pour Covid-19 en France.

Cette étude a été menée du début de la campagne de rappel en septembre 2021 au 31 janvier 2022. Elle tient compte du passage d’une circulation prédominante du variant Delta (B.1.617.2) au variant Omicron (B.1.1.529).

Que ce soit en période de circulation du variant Delta ou Omicron, les résultats de cette étude confirment   l’efficacité à plus de 80% de la première dose de rappel par un vaccin à ARNm contre les hospitalisations pour Covid-19 pour les personnes de plus de 18 ans préalablement vaccinées par deux doses d’un vaccin anti-Covid-19. Cela signifie que les personnes vaccinées par la dose de rappel ont 5 fois moins de risques d'être hospitalisées pour Covid-19 par rapport aux personnes ayant reçu uniquement 2 doses d’un vaccin.

Deux précédentes études conduites par EPI-PHARE et dont les résultats ont été publiés dans les revues BMJ Medicine et Vaccine avaient montré que la vaccination (2 doses) est efficace à 90% pour réduire les formes graves de Covid-19 chez les personnes de plus de 50 ans en France.

La première dose de rappel par un vaccin à ARNm a été approuvée au début du mois de septembre 2021 pour les personnes âgées de 65 ans et plus et a été étendue aux adultes de 18 ans et plus le 27 novembre 2021.

En se basant sur les données du Système National des Données de Santé (SNDS), EPI-PHARE a réalisé une nouvelle étude visant à mesurer l’ampleur et la durabilité de l’efficacité de la première dose de rappel (troisième dose de vaccin) vis-à-vis du risque d’hospitalisation pour Covid-19. L’étude a inclus l’ensemble des 37,3 millions de personnes âgées de 18 ans et plus en France qui au 15 septembre 2021 avaient reçu deux doses d’un vaccin contre le SARS-CoV-2. Parmi elles,  au cours de la période d’étude s’étendant du 15 septembre 2021 au 31 janvier 2022, 30 millions ont reçu une première dose de rappel et 27 718 ont été hospitalisées pour Covid-19 (parmi lesquelles 9 910 avaient reçu le rappel et 17 808 ne l’avaient pas reçu).

L’administration d’une dose de rappel (3ème dose) par un vaccin à ARNm, en comparaison à l’administration de deux doses uniquement, a été estimée efficace à 83% dans la prévention des hospitalisations pour Covid-19. Cette réduction du risque d’hospitalisation était plus marquée (89%) dans les 2 mois suivant le rappel, puis elle diminuait progressivement ensuite pour atteindre 78% au-delà de 4 mois après le rappel.

L’efficacité de la dose de rappel vis-à-vis du risque d’hospitalisation pour Covid-19 atteignait 85% au cours de la période où le variant Delta était prédominant (période du 15 septembre au 1er décembre 2021) et 81% au cours de la période où le variant Omicron était prédominant (période du 26 décembre 2021 au 31 janvier 2022).

Au cours de la période de prédominance du variant Omicron, l’efficacité de la première dose de rappel par un vaccin à ARNm vis-à-vis du risque d’hospitalisation était de 82% dans les 14 jours suivant le rappel, puis elle diminuait pour atteindre 72% (IC 95% : 69% - 74%) au-delà de 3 mois post rappel. Au cours de cette même période, les analyses par spécialité de vaccins autorisés à être administrés pour une dose de rappel, montraient que l'efficacité de la dose de rappel vis-à-vis du risque d’hospitalisation pour Covid-19 était de 81% pour le vaccin Comirnaty (Pfizer) et de 85% pour le vaccin Spikevax (Moderna).

Les résultats rapportés ici montrent que la protection vaccinale contre l’hospitalisation pour Covid-19 augmente rapidement après une dose de rappel par un vaccin à ARNm parmi les personnes préalablement vaccinées par deux doses d’un vaccin anti-Covid-19 et ce durant les périodes où chacun des deux variants, Delta et Omicron, étaient prédominants. Cette protection diminuerait cependant au cours du temps.

Ces résultats peuvent éclairer les recommandations concernant l’administration des doses de rappel, les formulations de vaccins spécifiques aux variants et d'autres mesures d'atténuation de la pandémie.

Retrouvez l’intégralité du rapport EPI-PHARE ici.