Remboursements de soins à fin décembre 2022
En 2022, les remboursements de soins du régime général augmentent de +4,5%, dont +2,1% pour les remboursements de soins de ville. Hors remboursements forfaitaires (comme le forfait patientèle médecin traitants, ROSP,..) et hors campagne de vaccination Covid, les remboursements évoluent, en données corrigées des variations calendaires, à +5,4%, dont +4,8% pour les soins de ville.
Le début d’année 2022 a été marqué par la 5ème vague épidémique liée à l’émergence du variant Omicron. La volumétrie de tests de dépistage a atteint un niveau record en janvier 2022 avec près de 44 millions de tests réalisés. Le nombre de tests a considérablement diminué au second semestre (en moyenne 5,5 millions de tests par mois). En cumulé, le nombre de tests de dépistage en 2022 est inférieur à celui 2021 (130 millions contre 155 millions). En outre, les prix unitaires des tests ont été abaissés à plusieurs reprises en 2021 et 2022, conduisant à une diminution importante des remboursements au titre des tests entre 2021 et 2022 (-24% sur l’ensemble TAG et PCR). A l’inverse, les dépenses d’indemnités journalières (IJ) ont fortement augmenté en 2022 : +15,2%.Environ la moitié de cette croissance est portée par les dépenses d’IJ liées à la crise sanitaire. Le reste s’explique par une hausse de l’IJ moyenne (du fait notamment des revalorisations successives du SMIC), une dynamique importante des volumes d’IJ non liées au Covid et par la poursuite de la montée en charge du nouveau régime d’IJ pour les professionnels libéraux instauré mi 2021.
Les remboursements de médicaments sont en forte croissance, principalement tirés à la hausse par l’innovation thérapeutique (traitements contre la mucoviscidose, certains cancers, l’amylose cardiaque et l’hémophilie).
Après le rebond enregistré en 2021, la dynamique de remboursement des honoraires médicaux (hors vaccination Covid) et dentaires demeure en 2022 encore supérieure à celle d’avant crise (+3,8% contre +2,5% en 2019). Concernant les généralistes, l’accélération observée en 2022 vient d’un nombre de consultations 2021 plus faible qu’à l’accoutumée dû à une forte mobilisation des généralistes dans la campagne de vaccination Covid (les remboursements et rémunérations au titre de la campagne de vaccination n’étant pas retracés dans les chiffres présentés ici).
L’évolution des remboursements de soins réalisés par des auxiliaires médicaux est revenue sur sa tendance d’avant crise (+3,4% contre +3,8% en 2019) avec un léger ralentissement pour les infirmiers (+3,2% hors campagne de vaccination Covid contre +4,3% en 2019).
L’activité des transporteurs, qui n’a retrouvé son niveau d’avant crise que vers le milieu de l’année 2021, poursuit son rattrapage et enregistre une forte croissance en 2022.
L’évolution des versements aux établissements sanitaires est également dynamique (+5,1%) en 2022. Les différences entre le secteur public et le secteur privé s’expliquent notamment par des modalités et calendrier différents de versements de la garantie de financement.
Résultats annuels pour les remboursements de soins de 2022
Hors remboursements forfaitaires (comme le forfait patientèle médecin traitant, ROSP…) et hors campagne de vaccination Covid, en données corrigées des variations calendaires, les remboursements de soins de ville augmentent de 4,8% en 2022, en ralentissement d’un point par rapport à la croissance annuelle moyenne mesurée entre 2019 et 2021 (+5,8% sur le même champ).
Les remboursements de soins médicaux et dentaires sont en hausse de 3,8% contre une évolution annuelle moyenne +2,3% entre 2019 et 2021.
- Les remboursements des soins de généralistes augmentent de 3,1% contre -0,6% par an en moyenne entre 2019 et 2021.
- Les remboursements des soins de spécialistes augmentent de 3,9% contre une évolution moyenne de +2,5% entre 2019 et 2021.
- Les remboursements des soins dentaires augmentent de 4,1% contre +5,4% en moyenne annuelle entre 2019 et 2021.
Les remboursements de soins d'auxiliaires médicaux évoluent de +3,4% (contre +5% par an entre 2019 et 2021)
- Les remboursements pour les soins des infirmiers augmentent de 3,2% (+6,5% par an entre 2019 et 2021)
- Ceux pour les soins de masso-kinésithérapie augmentent de 3,3% (+2,3% par an entre 2019 et 2021)
Les remboursements d'analyses médicales sont en net recul avec une baisse de 20,3% après deux années de très forte croissance liées à la crise sanitaire : +42,2% en 2021 et +45,7% en 2020.
Les remboursements de transports qui avaient tardé à retrouver leur niveau d’activité d’avant crise sont très dynamiques, en hausse de 7,9%.
Les versements d'indemnités journalières se sont accrus de 15,2% (après -6,2% en 2021 et +25% en 2020). Cette forte croissance s’explique pour la plus grande partie par l’impact de la crise sanitaire, et en particulier la première vague du variant omicron au début de l’année, mais la dynamique hors crise apparaît également très élevée.
Les remboursements des médicaments évoluent de +7,5% (versus +3,3% sur les 3 dernières années).
- Les dépenses au titre des médicaments en ville augmentent de 8,9% (contre +4,1% sur les 3 dernières années), tirées par la prise en charge de nouveaux traitements onéreux et le changement de circuit de distribution de certaines molécules des pharmacies hospitalières vers les officines de ville.
- Celles au titre de la rétrocession hospitalière diminuent de 5,4% (contre -2,9% sur les 3 dernières années). Les évolutions souvent heurtées de ces dépenses traduisent généralement des flux nouveaux entrants (arrivée d’une nouvelle molécule onéreuse) ou sortants (modification du circuit de distribution d’un médicament, redirigé vers les officines de villes).
- Les remboursements de tests antigéniques, autotests et masques sont en légère progression (+0,8%).
Les remboursements au titre de la LPP sont un peu moins dynamiques par rapport à leur tendance avant crise, en progression de 3,6% (versus +4,2% sur les 3 dernières années).
Les établissements de santé (publics et privés) bénéficient d’un mécanisme de garantie de financement depuis 2020, qui leur assure un niveau de ressources assises sur leurs recettes de l’année précédente, ajusté des évolutions tarifaires annuelles. Les versements aux établissements augmentent de 6,2% pour les établissements publics et de 1,0% pour les établissements de santé privés.