Mon soutien psy : un dispositif de l’Assurance Maladie pour favoriser l’accès à un psychologue
Avec Mon soutien psy, l’Assurance Maladie propose aux personnes souffrant de troubles psychiques légers à modérés de bénéficier de 12 séances d’accompagnement avec un psychologue par année civile. Le point sur le dispositif et sa raison d’être.
Décrétée Grande cause nationale pour 2025, le sujet de la santé mentale prend peu à peu de l’ampleur dans le débat public. Et pour cause, les données en la matière montrent que la santé mentale est devenue un véritable enjeu de santé publique.
Quelques chiffres
En France, les troubles psychiques affectent 13 millions de personnes[1] chaque année, soit 1 personne sur 5.
Si l’on regroupe les maladies psychiatriques et les traitements chroniques par psychotropes, la santé mentale représente 23,3 milliards d’€, soit près de 14 % des dépenses de santé de l’Assurance Maladie. Il s’agit du premier poste de dépenses, devant les cancers et les maladies cardiovasculaires.
[1] Source : Baromètres de Santé publique France 2022
En Isère :
136 195 personnes sont sous traitement psychotrope : 74 718 suivent un traitement qui n’inclut ni antidépresseur ni neuroleptique.
89 159 sont sous traitement antidépresseur. Les femmes iséroises représentent environ les deux tiers des personnes concernées.
20 166 personnes sont sous traitement neuroleptique, à hauteur d’environ 50 % pour les femmes et 50 % pour les hommes.
30 170 personnes sont suivies par un psychiatre.
Au total, environ 10 % de la population iséroise est sous traitement psychotrope, un taux un peu inférieur à celui de la région Auvergne Rhône-Alpes mais bien supérieur à nos voisins européens.
Source : Balise Auvergne Rhône-Alpes : Observatoire Régional de la Santé Auvergne-Rhône-Alpes – Données 2023.
Mon soutien psy en pratique
Le dispositif s’adresse à toute personne âgée d’au moins 3 ans, souffrant de troubles légers à modérés : anxiété, dépression légère, stress… Il doit permettre un accès facilité à un psychologue afin de limiter l’aggravation des troubles ou leur chronicité, en levant les freins financiers et en déconstruisant les tabous liés à la santé mentale.
En pratique, Mon soutien psy, c’est :
- Une à 12 séances avec un psychologue partenaire du dispositif, sur une année civile.
- La consultation est fixée à 50 euros, elle est entièrement prise en charge par l’Assurance Maladie et la mutuelle.
- L’avance des frais n’est pas nécessaire pour les personnes bénéficiaires de la complémentaire santé solidaire, de l’aide médicale d’État ou dont les soins sont en lien avec une affection de longue durée, une maternité, un accident du travail ou une maladie professionnelle.
- La prise de rendez-vous se fait directement sur l’annuaire présent sur ameli.fr : https://monsoutienpsy.ameli.fr/recherche-psychologue.
- La première séance d’évaluation est réalisée en cabinet afin de permettre au psychologue de faire un bilan et de comprendre les besoins. Les autres séances peuvent être réalisées à distance si le patient le souhaite.
Et après les 12 séances ?
Si le psychologue ne constate pas d’amélioration de l’état de son patient, il fait le point avec le médecin traitant ou un psychiatre pour :
- Orienter le patient vers une prise en charge plus adaptée ;
- Ou renouveler l’accompagnement Mon soutien psy l’année suivante, toujours sur le même principe de 12 séances maximum sur l’année.
Le suivi du patient est donc assuré sur la durée. La concertation des professionnels de santé en cas de non-amélioration de la situation des patients permet d’identifier l’accompagnement le plus adapté ou de les diriger vers les structures ou suivis plus efficaces.
En Isère, à ce jour, près d’une centaine de psychologues sont partenaires du dispositif et accueillent des patients dans le cadre de Mon soutien psy. Ils peuvent être directement contactés par téléphone ou par mail, en consultant l’annuaire sur ameli.fr pour trouver un professionnel proche de chez soi.
Mon soutien psy : quelle place dans le système actuel de prise en charge ?
Dans un quotidien parfois intense, il est naturel de se sentir fatigué, irrité, ou de mal dormir. Ces signaux, souvent banalisés, peuvent être les premiers indices d’un déséquilibre du bien-être mental. Le dispositif Mon soutien psy ne se substitue pas mais vient s’ajouter aux dispositifs existants dans une logique de prise en charge précoce.
L’objectif est de désengorger les structures dédiées à des troubles plus graves grâce à une consultation de ville, d’intervenir en amont de troubles plus importants et d’offrir une alternative à la prise de psychotropes présentant un risque élevé de dépendance et de troubles cognitifs et fonctionnels.